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XUIwTu. Télécharger l'article Télécharger l'article La souffrance persistante d'un mal de dents peut vous rendre malheureux durant toute la journée. Pour ne rien arranger, la douleur va souvent s'intensifier la nuit, ce qui peut rendre difficile le sommeil. Heureusement, vous pourrez apaiser les douleurs que vous ressentez pendant la nuit en prenant des médicaments et en utilisant des remèdes maison. En ayant la tête surélevée, vous pourrez aussi réduire la douleur ainsi que le gonflement. Toutefois, vous devez collaborer avec le dentiste pour traiter ce qui en est à l'origine et prendre bien soin de vos dents pour arrêter les douleurs avant qu'elles ne surviennent encore. 1 Consultez le dentiste. Faites-le pour soulager ce qui est à l'origine des douleurs. Au cas où vous auriez des maux de dents, il est essentiel que vous consultiez immédiatement un professionnel de la santé afin de déterminer les causes du problème. Il pourra vous faire subir un examen dentaire et des radiographies afin de trouver la source de la douleur. Lorsque le problème sera diagnostiqué, il peut commencer le traitement et vous prodiguer des conseils afin de vous aider à faire face à toute douleur ressentie la nuit [1] . Parmi les causes fréquentes des maux de dents, on peut citer les caries, les abcès dentaires, les dents cassées, les infections des gencives, les plombages lâches et les problèmes avec les appareils dentaires. Appelez sans hésiter le dentiste. Faites-le si la douleur dure plus de deux jours ou si elle s'accompagne d'autres symptômes comme la fièvre, la rougeur et un gonflement des gencives, un écoulement qui sent ou a mauvais gout, une difficulté à respirer ou à déglutir ou si vous avez des douleurs lorsque vous essayez de mordre [2] . 2 Prenez un antiinflammatoire non stéroïdien vendu sans ordonnance. Faites-le pour apaiser la douleur et le gonflement. Avant d'aller dormir, prenez un antiinflammatoire non stéroïdien AINS, tel que l'ibuprofène Advil ou Motrin ou le naproxène Aleve. Ces médicaments peuvent contribuer à faire baisser l'inflammation et à soulager les maux de dents. Assurez-vous de suivre les instructions de dosage figurant sur l'emballage ou de demander l'avis de votre médecin ou dentiste [3] . Évitez d'utiliser ces genres de médicaments si vous attendez un enfant ou si vous souffrez d'un trouble hémorragique. Si vous souffrez d'un problème médical et prenez actuellement d'autres médicaments pour vous soigner, n'oubliez pas d'en parler avec le dentiste ou le médecin [4] . Si la douleur que vous ressentez est particulièrement grave, discutez avec l'un ou l'autre de ces professionnels de la santé si vous avez la possibilité d'utiliser d'AINS en combinaison avec du paracétamol Tylenol pour soulager plus efficacement la douleur [5] . Ne prenez pas d'aspirine si vous êtes âgé de moins de 18 ans ou si vous saignez des gencives ou de la bouche [6] . À cause des effets secondaires potentiellement graves, de nombreux dentistes ne recommandent plus l'utilisation de produits topiques à base de benzocaïne comme Anbesol ou Orajel pour traiter les maux de dents. Ne donnez jamais de médicament contenant de la benzocaïne à un enfant de moins de 2 ans [7] . 3 Utilisez de l'eau salée pour vous rincer la bouche. Envisagez de le faire avant d'aller au lit. En vous rinçant à l'eau salée tiède, vous pourrez soulager la douleur et éliminer les bactéries pouvant contribuer à votre mal de dents. Essayez de vous rincer la bouche avec de l'eau salée au moins deux ou trois fois dans la journée lorsque vous avez mal et veillez à effectuer un de ces rinçages juste avant d'aller au lit [8] . Pour faire un rinçage à l'eau salée [9] mélangez 1 cuillère à café 6 g de sel dans environ 100 ml d'eau tiède jusqu'à ce que le sel soit complètement dissout ; faites circuler la solution d'eau salée dans la bouche durant au moins 1 minute, en vous concentrant sur la région douloureuse ; recrachez la solution une fois que vous aurez terminé ; au lieu d'utiliser la solution saline, certains dentistes recommandent d'utiliser de l'eau glacée, car le froid peut soulager la douleur et diminuer l'inflammation [10] . 4 Appliquez une poche de glace sur la mâchoire. Faites-le avant de vous coucher. Si la douleur que vous ressentez s'accompagne de sensibilité et de gonflement, une poche de glace peut s'avérer utile pour réduire le gonflement et empêcher le liquide de s'accumuler dans la zone. Vous pourriez vous servir d'un sac de glace ou d'un paquet de pois congelés à envelopper dans une serviette. Après cela, appliquez la poche de glace sur la région qui vous fait mal ou enflée durant une dizaine de minutes d'affilée, une fois par heure, dans les dernières heures avant d'aller dormir [11] . Assurez-vous de toujours garder une fine couche de tissu entre votre peau et la glace afin d'éviter les brulures de glace. N'utilisez pas une source de chaleur, telle qu'une compresse chaude afin de soulager la douleur à la mâchoire. La chaleur peut aggraver l'inflammation [12] . 5 Utilisez du fil dentaire entre les dents touchées. Faites-le avant le coucher. Avant d'aller dormir, utilisez le fil dentaire et concentrez-vous sur la région douloureuse. En éliminant les particules accumulées entre vos dents, vous pourrez apaiser la pression contribuant aux maux de dents [13] . Guidez soigneusement le fil dentaire autour du contour de vos dents. Faites de petits mouvements d'avant en arrière afin qu'il ne se casse pas brusquement et n'endommage pas les gencives [14] . 6 Dormez en ayant la tête élevée. Dès que vous serez prête à dormir, mettez votre tête sur un ou plusieurs oreillers. Si c'est un seul oreiller que vous utilisez, veillez à ce qu'il soit suffisamment épais pour vous permettre de garder la tête et les épaules surélevées. Le fait de surélever la tête peut réduire l'inflammation et empêcher les fluides de s'accumuler autour de la dent malade [15] . Dans la mesure du possible, faites l'effort de dormir un peu assis à titre d'exemple, dans un fauteuil inclinable ou sur une chaise longue. 1 Réduisez votre consommation de sucre. Le fait de consommer trop de sucre peut contribuer à la formation d'une carie dentaire et aggraver la douleur dentaire existante. Ne mangez pas d'aliments sucrés, comme les pâtisseries sucrées, les bonbons, les boissons gazeuses et la crème glacée [16] . Les aliments et les boissons acides tels que les jus de fruits, les agrumes et les boissons gazeuses peuvent aussi irriter les dents et entrainer une carie dentaire [17] . 2 Allez régulièrement voir le dentiste. Ainsi, il pourrait vous examiner et vous nettoyer les dents. De réguliers examens dentaires et des visites d'hygiène sont importants pour ne pas avoir une carie, des dommages ainsi que des douleurs. Allez voir le dentiste pour un contrôle et un nettoyage 1 ou 2 fois dans l'année ou aussi souvent que le médecin le recommandera en fonction de la santé de vos dents [18] . En plus d'effectuer un examen visuel et de nettoyer, le dentiste peut vouloir vous faire subir des radiographies afin de vérifier si vous avez des caries et avez d'autres problèmes difficiles à détecter à l'œil nu. 3 Ne mangez pas des aliments très froids ou très chauds. Si vous avez déjà mal aux dents, des températures extrêmes peuvent aggraver la douleur. Ne prenez pas des aliments et des boissons froids comme les glaces, les sucettes glacées, les boissons glacées et les smoothies ainsi que les aliments très chauds comme le thé, le café ou la soupe chauds [19] . Si vous ressentez une douleur au niveau d'une dent qui dure plus d'une trentaine de secondes après avoir mangé des aliments chauds ou froids, vous devez immédiatement consulter votre dentiste. Cela peut être un signe que la pulpe de la dent soit exposée ou endommagée [20] . Si vos dents sont sensibles au froid ou au chaud, assurez-vous d'utiliser une pâte dentifrice spécialement formulée pour les dents sensibles. Utilisez une brosse à dents à poils souples pour vous brosser et veillez à l'utiliser en faisant des mouvements de haut en bas plutôt que d'un côté à l'autre pour ne pas endommager les racines exposées [21] . 4 Évitez les aliments très durs ou croustillants. Certains aliments durs, comme les bonbons, les noix, les petits pains durs ou les grains de maïs soufflé, peuvent fendre les dents ou ébrécher l'émail, ce qui provoque des douleurs et peut vous rendre plus vulnérable aux infections. Les aliments durs peuvent être encore plus dangereux si l'émail est déjà fissuré ou aminci. Les bonbons durs sont très dangereux pour les dents. Outre le fait qu'ils peuvent écailler l'émail, ceux qui sont déjà mâchés peuvent rester coller aux dents et contribuer à la formation des caries [22] . 5Assurez-vous de vous brosser les dents régulièrement. Aussi, utilisez le fil dentaire. Il est essentiel de bien entretenir ses dents afin de prévenir et de contrôler la douleur. Même si vous avez déjà mal aux dents, continuez à vous brosser les dents 2 fois chaque jour et à utiliser le fil dentaire au moins une fois dans la journée. En gardant vos dents propres, vous pourrez prévenir d'autres caries, inflammations et dommages qui peuvent aggraver les maux de dents [23] . 6 Portez un protège-dent la nuit si le dentiste vous le recommande. Si vous serrez ou grincez des dents la nuit, vous risquez de ressentir des douleurs ou d'endommager vos dents [24] . À votre prochain examen, demandez au dentiste de vérifier si vous présentez des signes de bruxisme grincement de dents. Si c'est le cas, il peut vous recommander de porter une attelle ou un protège-dent afin de vous protéger les dents pendant que vous dormez. Parmi les autres traitements du bruxisme, on peut citer [25] des corrections dentaires comme des couronnes dentaires ou des coiffes pour réparer les dents qui ont été endommagées par le grincement ; des techniques de soulagement du stress afin de réduire les tensions pouvant contribuer aux comportements de grincement des dents ; des médicaments en vue de détendre les muscles de la mâchoire ou en vue de soulager les symptômes d'anxiété et de stress. Avertissements Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé. wikiHow s'efforce de proposer du contenu aussi précis que possible, mais ne peut en aucun cas être responsable du résultat de l'application liste non exhaustive des traitement, des techniques, des médicaments des dosages et/ou méthodes proposées dans ce document. L'utilisateur en assume la pleine les symptômes persistent plus de quelques jours, allez voir un professionnel de la santé. Lui seul est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition. S'il s'agit d'un jeune enfant, consultez un pédiatre sans numéro des urgences médicales européen est le 112 Vous retrouverez les autres numéros des urgences médicales pour de nombreux pays en cliquant ici. Références À propos de ce wikiHow Cette page a été consultée 12 916 fois. Cet article vous a-t-il été utile ? Abonnez-vous pour recevoir la newsletter de wikiHow! S'abonner
Pour la première fois, un documentaire, cosigné par Blandine Grosjean et Delphine Dhilly, aborde cette zone grise » de la sexualité sans consentement. Six femmes revivent cet instant où elles n’ont pas réussi à repousser l’autre, à se faire entendre, avant de subir un rapport sexuel non désiré... Des femmes qui, depuis, ont appris à faire entendre leur voix !À visages découverts, six femmes osent briser un tabou. Celui d’une relation sexuelle non consentie. Une histoire traumatisante sur laquelle il leur a fallu poser des mots, exprimer un ressenti et surtout rappeler que l’autre n’avait rien d’un violeur, d'un prédateur sexuel. C’était un ami, une connaissance, un flirt, un futur mari, qui, ce jour-là , a choisi d’aller plus loin alors qu’elles ne le souhaitaient pas. Elles parlent de cet autre qui n’a pas su écouter, comprendre, entendre, décrypter. Un autre qui, sans menace ni violence, est parvenu à ses fins. Leurs propos font écho, s'entrechoquent. Chaque histoire est unique et, pourtant, en ressortent une même incompréhension, un même malaise. Personne ne leur a dit que ce n’était pas un bon signe qu’elle ne bouge plus, ne parle plus, ne répond pas. C’est un mécanisme de défense... Mais ça, personne ne l'explique », rapporte l'une d'entre elles, qui avait 17 ans à l'époque des faits. Et ce même constat, à chaque fois se laisser faire pour éviter que cela dégénère... Il n’y a pas une once de voyeurisme dans le propos des auteures Blandine Grosjean et Delphine Dhilly. Avec simplicité, elles mettent en lumière ces histoires. Pas d’images inutiles ou de commentaires déplacés. Pour unique respiration, des silences et des chiffres récupérés lors d’un sondage* et qui donnent un aperçu des idées reçues sur la notion de consentement. Elles ont aussi interrogé des hommes sur leur sexualité, leur masculinité, leur méthode » pour savoir si l’autre était partante et, bien évidemment, sur leur définition du % considèrent que, dans le domaine sexuel », les femmesne savent pas vraiment ce qu’elles veulent par rapport aux divergences entre hommes et femmes sont parfois telles qu'il est primordial d'expliquer, en cours d'éducation sexuelle, cette notion du consentement. Pour qu'il n'y ait plus jamais d'ambiguïté. La mort et le sexe sont les deux grandes choses que l’on cache aux enfants. Et c’est peut-être assez nécessaire, mais dans une certaine limite. On a besoin d’information, après, on fait son chemin... Sinon, c’est le n’importe quoi le plus total », rappelle Marie Darrieussecq, écrivaine et de la Belle au bois dormant attendant son prince charmant est dépassée. Pour changer les lignes, il faut réussir à imposer le oui, à le clamer haut et fort, expliquent-elles. Ainsi en retour, le non sera plus facilement entendu, compris... et accepté !* L’enquête a été réalisée par l’institut IPSOS et l’association Mémoire traumatique et Victimologie, via Internet, du 25 novembre au 2 décembre 2015, auprès de 1 001 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
L'histoire Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu'à la pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement. Il arriva que le fils du roi donnât un bal, et qu'il priât toutes les personnes de qualité d'y venir nos deux demoiselles en furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le pays. Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes. On ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d'Angleterre.— Moi, dit la cadette, je n'aurai que ma jupe ordinaire ; mais en récompense, je mettrai mon manteau à fleurs d'or, et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes. »On envoya quérir la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne faiseuse elles appelèrent Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait le goût bon. Cendrillon les conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer ; ce qu'elles voulurent bien. En se faisant coiffer, elles lui disaient Cendrillon, serais-tu bien aise d'aller au bal ?— Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce n'est pas là ce qu'il me faut.— Tu as raison, on rirait bien si on voyait un Cucendron aller au bal. »Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers ; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir. Enfin l'heureux jour arriva, elles partirent, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. Je voudrais bien... je voudrais bien... » Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit Tu voudrais bien aller au bal, n'est-ce pas ?— Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant.— Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t'y ferai aller. »Elle la mena dans sa chambre, et lui dit Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle pût trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite, elle alla regarder dans la souricière, où elle trouva six souris toutes en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un cocher Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque rat dans la ratière, nous en ferons un cocher.— Tu as raison, dit sa marraine, va voir. »Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et une fois touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l'arrosoir, apporte-les-moi. » Cendrillon ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en six laquais, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés, et qui s'y tinrent attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie. La fée dit alors à Cendrillon Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n'es-tu pas bien aise ?— Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits ? »Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de vair, les plus jolies du monde. Quand Cendrillon fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda avant toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu'elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit. Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence, on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait qu'un bruit confus Ah, qu'elle est belle ! » Le roi même, tout vieux qu'il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à la reine qu'il y avait longtemps qu'il n'avait vu une si belle et si aimable les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu'il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles. Le fils du roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce qu'on l'admira encore davantage. On apporta une fort belle collation, dont le jeune prince ne mangea point, tant il était occupé à considérer la princesse. Elle alla s'asseoir auprès de ses sœurs, et leur fit mille honnêtetés elle leur fit part des oranges et des citrons que le prince lui avait donnés, ce qui les étonna fort, car elles ne la connaissaient point. Alors qu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore le lendemain au bal, parce que le fils du roi l'en avait priée. Comme elle était occupée à raconter à sa marraine tout ce qui s'était passé au bal, les deux sœurs heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir. Que vous êtes longtemps à revenir ! » leur dit-elle en bâillant, et se frottant les yeux, et en s'étendant comme si elle n'eût fait que de se réveiller ; elle n'avait cependant pas eu envie de dormir depuis qu'elles s'étaient quittées. Si tu étais venue au bal, lui dit une de ses sœurs, tu ne t'y serais pas ennuyée il y est venu la plus belle princesse, la plus belle qu'on puisse jamais voir ; elle nous a fait mille civilités, elle nous a donné des oranges et des citrons. »Cendrillon ne se sentait pas de joie elle leur demanda le nom de cette princesse ; mais elles lui répondirent qu'on ne la connaissait pas, que le fils du roi en était fort en peine, et qu'il donnerait toutes choses au monde pour savoir qui elle était. Cendrillon sourit et leur dit Elle était donc bien belle ? Ne pourrais-je point la voir ? Mademoiselle Javotte, prêtez-moi votre habit jaune que vous mettez tous les jours.— Vraiment, dit mademoiselle Javotte, je suis de cet avis ! Prêter mon habit à un vilain Cucendron comme cela il faudrait que je fusse bien folle. »Cendrillon s'attendait bien à ce refus, et elle en fut bien aise, car elle aurait été grandement embarrassée si sa sœur avait bien voulu lui prêter son habit. Le lendemain, les deux sœurs allèrent au bal, et Cendrillon aussi, mais encore plus parée que la première fois. Le fils du roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs ; la jeune demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper ; elle laissa tomber une de ses pantoufles de vair, que le prince ramassa bien arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissé tomber. On demanda aux gardes de la porte du palais s'ils n'avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une paysanne que d'une demoiselle. Quand ses deux sœurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de vair, la plus jolie du monde ; que le fils du roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle. Elles dirent vrai, car peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant Que je voie si elle ne me serait pas bonne ! » Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d'elle. Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là -dessus arriva la marraine qui, ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres. Alors ses deux sœurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon cœur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux sœurs au palais, et les maria le jour même à deux grands seigneurs de la cour. , Contes traditionnels, ill. Julie Faulques, rue des enfants Découvrir Les féesLa fée est un personnage récurrent dans les contes. Bonne ou mauvaise, elle a toujours une influence sur le héros de l' Cendrillon, la fée permet à sa filleule de se rendre au bal en lui créant de somptueux vêtements et un magnifique carrosse. La marraine de la Belle au bois dormant donne à sa protégée la grâce et la beauté, celle de Peau d'âne la protège de son père. Pinocchio réalise son rêve et se transforme en vrai petit garçon grâce à la Fée Bleue. Peter Pan, quant à lui, est confronté à une Fée Clochette aussi espiègle que de pouvoirs surnaturels, parfois aidée de sa baguette magique, la fée est capable du meilleur comme du pire. Elle peut voler, lancer des sorts ou modifier le futur. Ainsi, dans les contes de fée, l'histoire est ponctuée d'éléments surnaturels, magiques et nombreuses expressions sont liées aux fées telles que Avoir des doigts de fée » qui signifie être habile de ses mains ou Être une fée du logis » qui veut dire être experte du ménage. Enfin, l'expression Une fée s'est penchée sur son berceau » fait directement référence au conte La Belle au bois dormant et se dit de quelqu'un qui a de la chance. Le jeu Écouter l'histoire Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu'à la pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement. Il arriva que le fils du roi donnât un bal, et qu'il priât toutes les personnes de qualité d'y venir nos deux demoiselles en furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le pays. Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes. On ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d'Angleterre.— Moi, dit la cadette, je n'aurai que ma jupe ordinaire ; mais en récompense, je mettrai mon manteau à fleurs d'or, et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes. »On envoya quérir la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne faiseuse elles appelèrent Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait le goût bon. Cendrillon les conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer ; ce qu'elles voulurent bien. En se faisant coiffer, elles lui disaient Cendrillon, serais-tu bien aise d'aller au bal ?— Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce n'est pas là ce qu'il me faut.— Tu as raison, on rirait bien si on voyait un Cucendron aller au bal. »Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers ; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir. Enfin l'heureux jour arriva, elles partirent, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. Je voudrais bien... je voudrais bien... » Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit Tu voudrais bien aller au bal, n'est-ce pas ?— Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant.— Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t'y ferai aller. »Elle la mena dans sa chambre, et lui dit Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle pût trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite, elle alla regarder dans la souricière, où elle trouva six souris toutes en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un cocher Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque rat dans la ratière, nous en ferons un cocher.— Tu as raison, dit sa marraine, va voir. »Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et une fois touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l'arrosoir, apporte-les-moi. » Cendrillon ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en six laquais, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés, et qui s'y tinrent attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie. La fée dit alors à Cendrillon Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n'es-tu pas bien aise ?— Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits ? »Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de vair, les plus jolies du monde. Quand Cendrillon fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda avant toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu'elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit. Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence, on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait qu'un bruit confus Ah, qu'elle est belle ! » Le roi même, tout vieux qu'il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à la reine qu'il y avait longtemps qu'il n'avait vu une si belle et si aimable les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu'il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles. Le fils du roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce qu'on l'admira encore davantage. On apporta une fort belle collation, dont le jeune prince ne mangea point, tant il était occupé à considérer la princesse. Elle alla s'asseoir auprès de ses sœurs, et leur fit mille honnêtetés elle leur fit part des oranges et des citrons que le prince lui avait donnés, ce qui les étonna fort, car elles ne la connaissaient point. Alors qu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore le lendemain au bal, parce que le fils du roi l'en avait priée. Comme elle était occupée à raconter à sa marraine tout ce qui s'était passé au bal, les deux sœurs heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir. Que vous êtes longtemps à revenir ! » leur dit-elle en bâillant, et se frottant les yeux, et en s'étendant comme si elle n'eût fait que de se réveiller ; elle n'avait cependant pas eu envie de dormir depuis qu'elles s'étaient quittées. Si tu étais venue au bal, lui dit une de ses sœurs, tu ne t'y serais pas ennuyée il y est venu la plus belle princesse, la plus belle qu'on puisse jamais voir ; elle nous a fait mille civilités, elle nous a donné des oranges et des citrons. »Cendrillon ne se sentait pas de joie elle leur demanda le nom de cette princesse ; mais elles lui répondirent qu'on ne la connaissait pas, que le fils du roi en était fort en peine, et qu'il donnerait toutes choses au monde pour savoir qui elle était. Cendrillon sourit et leur dit Elle était donc bien belle ? Ne pourrais-je point la voir ? Mademoiselle Javotte, prêtez-moi votre habit jaune que vous mettez tous les jours.— Vraiment, dit mademoiselle Javotte, je suis de cet avis ! Prêter mon habit à un vilain Cucendron comme cela il faudrait que je fusse bien folle. »Cendrillon s'attendait bien à ce refus, et elle en fut bien aise, car elle aurait été grandement embarrassée si sa sœur avait bien voulu lui prêter son habit. Le lendemain, les deux sœurs allèrent au bal, et Cendrillon aussi, mais encore plus parée que la première fois. Le fils du roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs ; la jeune demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper ; elle laissa tomber une de ses pantoufles de vair, que le prince ramassa bien arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissé tomber. On demanda aux gardes de la porte du palais s'ils n'avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une paysanne que d'une demoiselle. Quand ses deux sœurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de vair, la plus jolie du monde ; que le fils du roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle. Elles dirent vrai, car peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant Que je voie si elle ne me serait pas bonne ! » Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d'elle. Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là -dessus arriva la marraine qui, ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres. Alors ses deux sœurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon cœur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux sœurs au palais, et les maria le jour même à deux grands seigneurs de la cour.